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Disons-le franchement... - Page 25

  • La "bombe atomique" de Boutin

    «L’UMP a bloqué, l’Elysée a bloqué, tout le monde a bloqué, c’est stupéfiant !».

    Elle vit sur quelle planète, la passionaria du catholicisme moyenâgeux ? Elle s’enfonce : «Monsieur Copé l’a dit très clairement, une seul signature, un seul candidat…». Est-il vraiment anormal qu’un parti politique, quel qu’il soit, demande à ses membres d’apporter leur soutien son candidat ?  Et qu’il leur demande de ne pas donner leur signature à une adversaire déclarée ?
    Car Christine Boutin a fait un choix, un choix clair et assumé, celui de se poser en adversaire de Nicolas Sarkozy. Un choix qui ne date pas d’aujourd’hui : avec ses prises de position relevant d’une morale d’un autre âge et d’une vision de la société totalement dépassée, ses sbires et elle sont depuis longtemps entrés dans l’opposition.

    Et que dire de la méthode qui consiste à annoncer : «Si je n’ai pas mes signatures, je vais lancé une bombe atomique dans la campagne de Nicolas Sarkozy !» ?
    «Ce n’est pas une menace, c’est une vérité…» qui sera révélée fin février, si elle n’obtient pas ses signatures. Cela s’appelle du chantage, elle a beau s’en défendre. Le présentateur le lui fait remarquer : «Vous menacez directement le Président de la République». «Pas du tout, je menace le système qui actuellement verrouille tout !». Cette chose “énorme“ qu’elle s’apprête a révéler pourrait donc, selon ses dires, remettre en cause le système politique. D’un autre côté, si elle obtenait ses 500 signatures, il n’y aura pas de révélation… Suis-je le seul à trouver cette manière de procéder abjecte ?

    Elle est extrêmement claire : si elle obtient satisfaction elle saura parfaitement s’en accommoder de son “terrible secret“. Et profiter ainsi d’un système qu’elle dénonce ! Où est la cohérence dans tout cela ?
    Le courage, le vrai, celui que revendique cette “grande résistante“, serait de dire ce qu’elle a à dire maintenant. Mettre des conditions à son silence est d’une bassesse, d’une ignominie sans égal.

    Est-il utile de préciser que, contrairement aux autres élections, dans le cas des présidentielles, les candidats ayant obtenu moins de 5% des voix au premier tour bénéficient du remboursement de leurs frais de campagne dans la limite de 4,75% du montant du plafond des dépenses autorisées (16,851 millions d’euros au premier tour) soit, au maximum, 800 422,50 euros. L’observateur cynique pourrait faire remarquer qu’une campagne de publicité nationale d’une valeur de 800 000 euros, remboursée par le contribuable, est une occasion en or pour un micro parti. Un micro parti qui n’a pas, aujourd’hui, les moyens de faire une véritable campagne de terrain auprès des élus pour décrocher ses 500 signatures. Un micro parti qui a donc impérativement besoin de cette manne financière.

    Mais je laisse ces remarques perfides à cet observateur cynique ! Pour ma part, je me contente de me poser des questions, notamment celles-ci : Le chantage est-il une valeur chrétienne ? La vérité, quelle qu’elle soit, ne doit-elle pas passer avant toute autre considération ?
    La blanche armure de “Christine d’Arc“ paraît dors et déjà singulièrement maculée de boue.

    Elle aura fait le buzz. Il lui permettra d’obtenir ses 500 signatures. Son statut de victime auto-proclamée lui vaudra sans doute de récolter quelques voix supplémentaires. Se vautrer dans la fange lui aura donc été bénéfique et au diable les principes : Paris valait bien une messe, les présidentielles valent bien quelques reniements ! Après tout, il y en a un bel exemple dans son livre de chevet, celui qu’elle a brandi lors d’une mémorable session de l’Assemblée Nationale. Mais dans son cas, pas sûr que le pardon lui soit accordé !

  • Vérité cachée

    Pré-campagnes oblige, les contrevérités pleuvent !

    Certaines sont particulièrement difficiles à combattre, tant les idées reçues ont été soigneusement entretenues. Le “manque de moyens“ en est un exemple frappant. A en croire certains, toutes les difficultés pourraient être réglées par des moyens supplémentaires. Mais peut-on indéfiniment remplir un tonneau percé ?

    L’Education Nationale en est un bel exemple. Tous ses problèmes viendraient d’un criant manque de moyens…

    Pourtant, les chiffres sont là, évidents, incontestables : jamais l’éducation n’a bénéficier d’autant de moyens. Les dépenses d’éducation représentent 132 milliards d’euros alors que le budget de l’Etat est de 283 milliards d’euros !

    Depuis 1980, ces dépenses ont augmentées de 60 milliards alors que le nombre d’élèves, lui, diminuait parallèlement de 600 000.

    Avec 12 millions d’élèves dans le primaire et le secondaire (écoles publiques et privées confondues) et 852 907 enseignants, le ratio devrait être de 1 professeur pour 14 élèves. Nous en sommes loin ! Dans ce contexte, la suppression de 16 000 postes d’enseignants ne changerait pas grand chose, nous passerions simplement à 1 professeur pour 14,3 élèves en 2012 et 1 pour 14,6 en 2013 ! Rien à voir avec la situation réelle, les classes surchargées, le manque de remplaçants…

    Et cela ne peut en rien expliquer les résultats catastrophiques que l’on peut constater depuis quelques années :

    - Selon les résultats des tests de connaissance de la langue française, obtenus lors de la Journée Défense et Citoyenneté, 30% des élèves qui quittent chaque année l’école après 18 ans de scolarité en moyenne sont des lecteurs mauvais ou médiocres. Ils sont ainsi 240 000 à pouvoir à peine déchiffrer un texte.
    - La plupart sont incapable de faire, de tête, une simple multiplication à deux chiffres.
    - A une dictée du certificat d’études de 1975, 50% des bacheliers d’aujourd’hui obtiennent 0 ou une note négative.
    - Selon un rapport de l’OCDE de 20005,  “la France connaît la plus forte baisse pour les doctorats en sciences et ingénierie“ au monde.

    Alors, qu’en est-il réellement ?

    Sur les 852 907 enseignants payés par l’Education Nationale, combien sont réellement dans des classes, face aux élèves ? Entre les dizaines de milliers de professeurs bénéficiant d’une dispense pour leurs activités syndicales, ceux en surnombre (trop d’enseignants dans une matière par rapport au nombre de postes), les remplaçants qui ne sont jamais activés, ceux qui sont détachés dans d’autres administrations, les formations en cours d’année scolaire, les congés maladie… Combien sont-ils ?

    Quelqu’un connaît-il ce chiffre ? J’en doute, tant la gestion des effectifs est catastrophique. J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire ici, la Cour des Comptes estimait, dans un rapport de 2005, la perte due à cette gestion catastrophique à 1,5 milliard d’euros par an.

    Reste un autre problème dont personne de parle jamais, surtout pas les syndicats, l’administrations pléthorique, 126 915 fonctionnaires non-enseignants ! Un chiffre qui ne comprend pas les personnels techniques (employés par les collectivités locales), ni les assistants d’éducation (que l’on appelait surveillants à mon époque). Un administratif pour 6,7 enseignants ! Si on les rassemblait dans une même ville, celle-ci se placerait au 29ème rang nationale devant Metz !

    Quel constat peut-on tirer de tous ces chiffres ? Il paraît évident : l’augmentation de moyens n’est certainement pas la solution. Seule une vraie réforme en profondeur de l’Education Nationale, de son fonctionnement, de son administration, de sa gestion des effectifs pourrait améliorer la situation. Et il serait alors enfin possible de s’attaquer au vrai problème, celui de l’enseignement, en revenant sur les fondamentaux et en mettant un terme à la succession de réformes qui ont conduit à la situation catastrophique que nous connaissons aujourd’hui.

  • Eva Joly, le 11 novembre et l'Europe

    Décidément, Madame Joly ne rate pas une occasion !

    Une fois de plus, elle n’a rien compris : «Je voudrais (...) que nous arrêtions de penser que c’est l’Allemagne qui a perdu la guerre, que c’est la France qui l’a gagnée, et que nous nous concentrions sur l’essentiel, l’espoir européen». 

    A-t-elle déjà participé à une cérémonie du 11 novembre ? A lire ses réactions, on pourrait fortement en douter : il y a bien longtemps que le sens de la commémoration a changé ! Il y a bien longtemps que l’on ne commémore plus la victoire, mais le retour de la paix. Il y a bien longtemps que la cérémonie a perdu son caractère guerrier et revanchard (comme cela a pu être le cas dans l’immédiat après-guerre) pour devenir un hommage à ceux qui ont donné leur vie, quelque soit leur nationalité. C’est bien ainsi que l’entendait le Président Sarkozy lorsqu’il invitait la Chancelière Merkel à la cérémonie du 11 novembre 2009.

    La volonté de Madame Joly d’en faire une “journée européenne pour la paix“ est une autre preuve de sa méconnaissance des diverses pratiques européennes. Peut-on sérieusement imaginer imposer cette idée à nos partenaires ? Je ne vois pas nos voisins allemands adopter une telle journée, alors que le 11 novembre est traditionnellement le jour d’ouverture de… la saison carnavalesque !

    Et, bien qu’en France cette date passe généralement inaperçue, il existe déjà une journée de l’Europe. C’est le 9 mai !

    Après avoir essayé de nous convaincre que la France était le dernier pays à célébrer sa fête nationale par un défilé militaire (alors que c’est le cas de la plupart de nos voisins, comme je l’ai montré dans un précédent article), Madame Joly a, une nouvelle fois, fait preuve d’un surprenant manque de connaissances, tant de nos traditions que des pratiques de nos partenaires européens. Sur ce dernier point, je me garderais bien de lui jeter la pierre : elle est loin d’être la seule dans ce cas ! Le monde politique, dans son ensemble, manifeste la même méconnaissance voire la même indifférence : dans l’ordre protocolaire, les députés européens arrivent au quatorzième rang, derrière les députés nationaux et les sénateurs, alors que les lois qu’ils votent priment sur celles votées par notre parlement national. Pour nombre d’entre eux, devenir député européen relève davantage d’une mise à l’écart ou d’une pré-retraite dorée que d’un réel engagement. Et sur la manière dont l’Europe est traitée par les médias français, il y aurait beaucoup à dire : les journaux télévisés ne nous épargnent aucun incident à l’Assemblée Nationale, mais combien de fois a-t-on pu voir un débat au Parlement Européen ? Les présidents des différents groupes de l’Assemblée ou du Sénat sont régulièrement invités à s’exprimer, mais qui connaît Joseph Daul, le président français du groupe majoritaire au Parlement Européen ?

    Sur ce plan-là, Madame Joly n’est donc guère plus à blâmer que ses “confrères“, si ce n’est qu’elle représente un parti qui se veut européen : ne s’appelle-t-il pas Europe Ecologie ?