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Disons-le franchement... - Page 21

  • Et si l’écologie “forcément de gauche“ était à bout de souffle ?

    En France, le mouvement écologiste affiche clairement ses limites : essentiellement urbain, il n’est pas vu d’un très bon oeil dans les zones rurales. Des zones rurales généralement classées plutôt à droite. 

    Le récent accord législatif entre EE-les Verts et le PS n’arrange pas les choses : voter écologiste c’est clairement voter socialiste ! Le choix est limité, pour ne pas dire inexistant. La situation semble bloquée.

    Peut-être faut-il regarder au-delà de nos frontières pour trouver une autre voie. Plus précisément chez nos voisins helvétiques.
    Les dernières élections ont vu la baisse des Verts traditionnels au profit des Vert’libéraux.
    Charly Schwartz, du Parti vert’libéral genevois, utilise une belle image lorsqu’il évoque ce qui distingue son parti des ëcologistes “traditionnels“ : «on parle du combat des pastèques et des concombres : les pastèques sont vertes à l’extérieur et rouges à l’intérieur, les concombres sont verts de partout. Nous, nous préférons le concombre» et il revendique un positionnement original en réfutant le “ni droite ni gauche“ cher à Antoine Waechter, l’un des fondateurs des Verts. Il préfère se réclamer de droite ET de gauche.

    Ce qui peut être valable en Suisse, dont le gouvernement fédéral est, traditionnellement, d’union nationale rassemblant tous les partis, ne l’est évidemment pas en France qui reste, envers et contre tout, fidèle à son clivage gauche-droite.

    De fait, en creusant un peu, il est facile de voir que les Vert’libéraux sont assez proches, sur bien des points, de nos radicaux à cheval sur les deux camps. Sur un certain nombre de points, leur programme est proche de celui de nos Verts, mais sur d’autres il est radicalement opposés.
    Ainsi, ils sont favorables à un revenu universel qui remplace tout le système d’allocations et de prestations mais qui ne serait ouverts qu’aux Suisses et aux étrangers y résidant depuis plus de huit ans, à une immigration ciblée (pour une main-d’oeuvre hautement qualifiée), au remplacement de la TVA par une taxe sur les énergies non renouvelables, à la dépénalisation du cannabis, au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels, à la parité entre les sexes dans les institutions…
    Hostiles au nucléaire, ils n’exigent pas la fermeture des centrales mais simplement leur non-renouvellement.
    Contre les OGM dans l’agriculture, ils en admettent l’expérimentation dans le cadre de la recherche médicale.
    Aux incitations aux économies d‘énergie, ils préfèrent proposer un programme de “fin du gaspillage“ estimant que l’on peut parfaitement conserver son mode de vie en consommant, non pas moins, mais mieux.

    Quelques unes de leurs propositions feraient se dresser les cheveux sur la tête de nos écologistes, partisans de l’interventionnisme de l’état et des subventions tout azimut :
    "L’éducation des enfants doit être compatible avec l’exercice d’une activité professionnelle, sans pour autant surcharger l’Etat."
    "Nous voulons mettre notre pays sur les rails de la société à 2’000 Watts et conserver notre qualité de vie en baissant fortement notre consommation d’énergie. Ce but ne devrait pas être atteint par des interdits ou des subventions, mais grâce à des incitations financières libérales."
    Et ils osent même parler d’identité :
    "La culture est aussi un facteur d’identité. à l’heure de la globalisation et de mutation, l’encouragement à des formes de cultures porteuses d’identité est, pour les Vert’libéraux, essentiel."

    Chez nous le même reflux semble menacer les verts-roses : il serait dommage qu’une alternative ne puisse être proposée lors de l’élection présidentielle d’autant que sur les questions écologiques Corinne Lepage n’a plus à faire ses preuves, sa longue expérience (tant politique que professionnelle) dans ce domaine plaide en sa faveur.

  • Publication des parrainages

    Le Conseil Constitutionnel a tranché :
    Le cinquième alinéa du paragraphe I de l’article 3 de la loi n° 62-1292 du 6 novembre 1962 relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel est conforme à la Constitution.

    Je constate, une fois de plus, que beaucoup de commentateurs ignorent le rôle du Conseil Constitutionnel. Dans ce cas précis, il n’avait pas à se prononcer pour ou contre la publication de la liste des signatures recueillies par les candidats à l’élection présidentielle mais à juger de la conformité du texte mis en cause.

    Evidemment, dans les faits cela revient au même, mais juridiquement ce sont deux questions différentes et l’on peut même parfaitement imaginer que tel ou tel membre du Conseil ait pu reconnaître la constitutionnalité du texte tout en étant favorable à l’anonymat : il n’y a aucune incompatibilité.

  • Confrontation d'idées ? Quelles idées ?

    Une campagne électorale devrait être une confrontation d’idées, de visions pour la France…
    Celle de 2007 a été particulièrement violente : je ne retiendrais pour exemple que la campagne ignominieuse orchestrée par certains jeunes socialistes assimilant Nicolas Sarkozy à Hitler.
    Celle qui s’ouvre ne semble pas débuter sous de meilleurs auspices.

    Un grand nombre de “fausses vérités“ refont surfaces.
    Ce que j’appelle “fausses vérités“ ce sont ces informations publiées ça et là, largement reprises dans les “cafés du commerce“ et qui, mêlant habilement le vrai au faux ou tronquant la vérité, ont totalement occultée la vérité première de l’information. Oubliés les faits, seule l’interprétation partisane reste. Rappelez-vous, cela a commencé le soir même de l’élection.

    Les médias se sont faits un devoir de couvrir la désormais fameuse “soirée du Fouquet’s“. Le Fouquet’s, ce restaurant des “riches“… Le Fouquet’s, qui deviendra le premier symbole d’une présidence que l’on veut nous un aspect “bling-bling“… Mais aussi, le Fouquet’s cantine de François Mitterrand qui y avait une table (la 83) réservée en permanence !
    Ce dernier détail, pourtant largement connu et qui n’avait jamais suscité la moindre critique, était alors soigneusement passé sous silence.
    On ne touche pas au mythe, aussi mité soit-il !

    Il eut, ensuite, la toute aussi fameuse “augmentation“. Encore un sujet qui revient ces temps-ci dans de nombreux forums : inutile de chercher à démontrer la fausseté de cette idée reçue, le lavage de cerveau a parfaitement fonctionné et ceux qui affirment “il a augmenté son salaire de… (le chiffre m’échappe)“ en sont intimement convaincus.
    Rappelons, succinctement, qu’avant 2008, le parlement votait une dotation budgétaire à l’Elysée, dotation qui ne faisait l’objet d’aucun contrôle et que le Président de la République fixait lui-même son indemnité. Une indemnité qu’il cumulait avec ses différents autres revenus (retraite professionnelle, d’élu, de ministre…) et qu’on le considérait généralement comme “argent de poche“, tous ses frais étant pris en charge.
    Aujourd’hui, le président dispose d’un vrai salaire, fixé par le parlement sur la base de celui du Premier Ministre, ce salaire ne peut plus être cumulé avec d’autres revenus et le Président paye directement la totalité de ses frais privés, y compris la taxe d’habitation de son appartement de fonction à l’Elysée !
    Donc, clairement, il n’a pas pu augmenter un salaire qui n’existait pas et, de plus, c’est le Parlement qui en a voté le montant. Et que l’on ne vienne pas me dire qu’il est anormal que le Président de la République gagne la même chose que son Premier Ministre !

    La troisième chose que j’ai vu réapparaître, c’est l’histoire de l’avion et de son four à pizza ! Là, honnêtement, on frise le ridicule ! Imaginer un four à pizza dans un avion est une idée qui ne peut germer que dans un esprit malade ! Et encore une fois, les faits démentent toutes les allégations qui ont pu être faites : un avion à plus long rayon d’action (donc plus économique) remplace les deux en service jusqu’alors ce qui réduit d’autant les coûts de maintenance.
    Rappelons quand même que le deuxième avait été acheté à la demande de Lionel Jospin qui, au moment de la cohabitation, souhaitait avoir le sien. Cela n’avait choqué personne en son temps !
    Quant aux coûts d’aménagement “pharaoniques“ (!), ils étaient en tout point comparables avec ceux des avions officiels d’autres états comme l’a relevée la Cours des Comptes.

    Quoi qu’il en soit, ces trois “arguments“ n’ont pas leur place dans la campagne présidentielle et si c’est tout ce que certains ont à opposer au président-candidat, nous ne sommes pas près d’entrer dans le vrai débat d’idées.

    Plus politique, mais guère plus réaliste, est l’attaque sur l’explosion de la dette et la montée du chômage.
    Rien à dire sur le constat, la dette a bien augmenté, tout comme le chômage.
    Réalité des faits, mais total désaccord sur les causes.
    J’imagine les petits sourires en coin : “ça va encore être la faute de la crise…“. Ben oui ! Car dans tous les pays européens (et pas qu’européens d’ailleurs) le chômage a augmenté, tous ont connu une flambée de leur dette. Même des pays dont Nicolas Sarkozy n’était pas président. Si, si !
    Et pour suivre régulièrement l’actualité étrangère (l’avantage de travailler à domicile, je peux suivre en permanence les chaînes d’info allemandes, anglaises, américaines, chinoises, russes, arabes…) je ne peux formuler qu’un constat : la France s’en est plutôt mieux sortie que la plupart des autres pays. Mais évidemment, celui qui subit de plein fouet les effets de la crise ne peut entendre ce discours.
    L’avantage de pouvoir entendre directement, sans le filtre douteux des médias nationaux, ce qui se dit sur la France, par-delà nos frontières, permet également de se rendre compte que son image est loin de s’être dégradée, ce qui aurait été difficile étant donnée qu’elle avait pratiquement disparue de la scène internationale. Bien au contraire, elle a retrouvé sa place dans le concert des nations et son rôle prédominant dans le règlement de la crise bancaire a été largement salué tout comme la très forte implication de son président.
    Mais cela, le Français, en bon maso-pessimiste, ne peut l’admettre.

    Il reste donc pas mal de travail pour faire table rase de tous ces on-dit qui polluent la campagne présidentielle et laisser la place au vrai débat.
    Mais encore faut-il que tout le monde veuille bien venir sur ce terrain.
    Pour débattre d’idées, encore faut-il en avoir. Des vraies, pas de vagues propositions démagogiques.
    Mais pour cela il faut aussi avoir des convictions.
    J’ai renoncé à les chercher chez la plupart des candidats !