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En suivant l’audition à l’Assemblée Nationale de Rémy Pflimlin, président désigné de France Télévision, je ne peux que relevé l’hypocrisie flagrante d’un certain nombre d’élus.
Ces élus dénoncent le mode de désignation du nouveau président, à savoir la nomination par le Président de la République, soumis à l’avis conforme du CSA et, enfin, à la ratification par le Parlement. Ils y voient un recul, une mise en cause de l’indépendance pour ne pas dire la mise sous tutelle de l’état de France Télévision, par rapport au système en vigueur précédemment. Quel était ce système ? La nomination du président de la télévision publique par le seul CSA. Sans implication du politique. C’est là où je parle d’hypocrisie. Sans implication du politique ? Qui peut sincèrement y croire ? Les membres du CSA sont nommés par les instances politiques : trois membres sont nommés par le Président de la République, trois par le président du Sénat et trois par le président de l’Assemblée Nationale. Il n’y a pas plus politique ! Pourtant, personne, même l’opposition, ne met en doute son indépendance. Au contraire, devrais-dire, puisque cette même opposition considère que le maintien du système de nomination antérieur garantirait l’indépendance de l’audiovisuel publique. Première contradiction, le président du CSA, nommé par le Président de la République, serait indépendant alors que le président de France Télévision, nommé par le même, ne le serait pas. Bizarre ! Ensuite, c’est méconnaître (mais je ne puis y croire) le véritable fonctionnement des précédentes nominations. Que n’a-t-on entendu alors ! Tel candidat annoncé comme “candidat de l’Elysée“, tel autre disqualifié avant même d’avoir présenté son projet, le nom du président largement diffusé dans la presse avant son audition… bref, un “choix“ du CSA qui posait bien des questions. Et dont, au final, personne n’imaginait une seule seconde qu’il fut le fruit des auditions (de façade ?) du CSA.
Hier, l’Elysée choisissait son candidat et le faisait savoir discrètement au CSA, aujourd’hui le Président de la République le désigne au grand jour. Hier le candidat de l’Elysée était “officialisé“ (ou non, cela a pu arriver) par le CSA, aujourd’hui le CSA se prononce en connaissance de cause. Et il peut s’opposer à cette nomination. Il peut s’y opposer d’autant plus facilement que cela passerait pour un “courageux acte d’indépendance“. Et, au final, le dernier mot appartient à la représentation nationale, tenu à l’écart jusque là. D’où cette simple question : les choses ne sont-elles pas plus claires aujourd’hui ? Moins hypocrites ? En ce qui me concerne, la réponse ne fait aucun doute !
Le refus des groupes d’opposition de prendre par au vote me semble donc du plus grand ridicule. Mais peut-être préfèrent-t-ils les tractations de couloir, plus dans leur culture ?
Etre lucide est une chose, s'autoflageller en est une autre ! Il en va de même entre les attentes des militants et leur déception face aux résultats.
Il n'y a pourtant pas de quoi sombrer dans le désespoir : contrairement à ce que l'on peut lire ou entendre, les résultats de ce premier tour des élections régionales sont loin d'être mauvais ! Je n'ai pas l'habitude de me voiler la face, mais, si ces résultats ne me satisfont pas en tant que militant, je me dois d'essayer de les analyser objectivement. Et là, les choses prennent une toute autre tournure.
Posons les faits : Nous sommes dans le cas classique d'élections à mi-mandat. Nous savons que celles-ci sont, généralement, défavorables au gouvernement, quel qu'il soit. La période difficile que nous traversons, l'inquiétude des Français face à l'avenir, le contexte économique… amplifient la défiance face au gouvernement. Une habile campagne de l'opposition a pu laisser croire que ces élections peuvent avoir un autre enjeu : manifester la désapprobation des Français face à la politique gouvernementale. En règle générale, les exécutifs régionaux bénéficient de la "prime au sortant".
A cela il faut ajouter un phénomène nouveau au sein de l'UMP : l'opposition interne, jusque là active mais relativement discrète, n'hésite plus à s'afficher. L'objectif est simple : semer le trouble chez les militants, les démobiliser afin de pouvoir, le moment venu, faire émerger "l'homme providentiel", celui qui saura leur "redonner l"espoir" et les conduire à la victoire lors des prochaines présidentielles ! Accessoirement, il saura récompenser ceux qui l'auront si bien servi en leur distribuant les postes auxquels ils estiment avoir droit Beau scénario, mais déjà vu !
Dans ces conditions, arriver en tête dans 9 régions est un résultat dont, en d'autres temps et dans un autre contexte, on se serait largement félicité. Mais la sinistrose ambiante, soigneusement entretenue, et notre propension bien française à ne voir que le verre à moitié vide ont transformé cette (relative) victoire en une cinglante défaite, une gifle…
Reste un problème bien réel : la confusion des genres. Chaque élection a un but bien précis, mais en faisant de chaque scrutin une consultation avec un enjeu national, certains (dont les médias) ont brouillé les cartes et les électeurs ont perdu de vue ce but. Faire des élections régionales un plébiscite pour ou contre l'action du gouvernement relève de l'escroquerie morale : le Président de la République et l'Assemblée Nationale sont élus pour cinq ans, cinq ans pendant lesquels ils appliquent le programme sur lequel ils ont été élus. Ce n'est qu'au bout de ces cinq ans que leur action pourra être jugées. Affirmer aujourd'hui que les promesses n'ont pas été tenues est une aberration, il reste encore deux ans pour appliquer l'intégralité du programme.
Quant à l'ouverture ! Que n'a-t-on entendu… Nous sommes là encore dans une logique bien française : je te soutiens, tu me récompenses. Là où le militant se bat pour des idées, certains cadres ne voit qu'un moyen d'accéder au pouvoir. Ils oublient qu'être élus c'est être au service de ses électeurs et, au-delà, de la France. Etre ministre, membre du Conseil Constitutionnel… n'est pas, ne doit pas être, une fin en soi. Dans cet état d'esprit, rien d'étonnant que l'ouverture, voulue par le Président de République, fasse des mécontents. Ce sont des places en moins à prendre !
Enfin, dernier point, et non des moindres, la gouvernance de notre mouvement. Osons le dire, les choses ont changées. Pas forcément en mieux. Ceux qui se sont raccrochés à la locomotive présidentielle et qui n'ont pas vu leurs "justes mérites" récompensés en éprouvent de l'amertume et de la rancœur. Et ils le font sentir, insidieusement, par de petites remarques perfides, de petites phrases lâchées à la presse… Petit, tout petit, comme leur mentalité d'un autre âge. Nous avons connu un mouvement grouillant d'idées sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Ce dernier encourageait, voire provoquait, le débat interne, les conventions se succédaient, les débats étaient nombreux dans nos fédérations. Les nostalgiques d'un parti aux ordres, et de militants le petit doigt sur la couture du pantalon, rongeaient leur frein mais n'osaient ouvertement marquer leur désapprobation. Au contraire, ils allaient dans le sens du vent, guettant les futures récompenses. Les choses ont changées, déjà de nombreux militants n'ont pas renouvelé leur adhésion. Et c'est là l'erreur majeure. Ce sont les militants qui font le mouvement, pas les cadres. Sans nous pour les élire, ils ne sont rien. Mais ils peuvent compter sur leur petite cour, d'autres nostalgiques qui les soutiendront sans faillir. Si nous abandonnons le navire, nous leur laisserons la place. Cela ne doit pas arriver : nous sommes aujourd'hui nettement plus nombreux qu'eux, nous pouvons renverser la situation. Nous le devons ! Nous le devons au Mouvement, car nous y avons cru et que nous devons y croire encore. Nous le devons au Président de la République qui a su insuffler un fantastique espoir. Nous le devons aux générations futures, car le changement est vital pour le devenir de notre pays. Et enfin, nous nous le devons à nous-même pour que tout ce que nous avons entrepris et réussis ne se trouvent balayé, effacé, anéantis. On ne déserte pas un champ de bataille au plus fort des combats. Et notre combat actuel est de nous remobiliser pour donner une bonne leçon à nos adversaires… de tous bords !
Nous savons que cela sera difficile et que notre déception risque d'être cruelle, mais il est impératif d'y croire. Nous avons encore de solides cartes en main et une seule région gagnée sera une belle victoire. Je dirais même que ne conserver que les régions que nous avons actuellement sera déjà un camouflet pour ceux qui rêvaient d'un grand chelem. Il ne s'agit pas de faire preuve d'un optimisme béat, mais de se retrousser les manches et d'aller au combat avec confiance, sans se poser de questions, sans état d'âme, en faisant abstraction de nos ressentiments. Nos problèmes internes doivent être mis de coté pour le moment, ils se règleront plus tard, lors du renouvellement de nos instances. Et c'est dans cet objectif que nous devons rester unis et ramener au bercail ceux qui ont cédé au découragement. Nous devons rester unis, forts et combatifs, car l'avenir c'est à nous, les militants de base, de l'écrire !
Dans le parti dont je suis issu, le Parti Républicain à l'époque de mon engagement, nous avions un chant qui accompagnait tous les grands moments de la vie militante :
Lorsque l’on se penche sur la gestion des régions, un premier constat s’impose : la fiscalité locale a explosé. Quoi de plus normal, la décentralisation est passée par là, des compétences ont été transférées aux régions, mais l’Etat n’a pas compensé ces transferts et les régions ont donc été obligées d’augmenter leurs impôts pour pallier pour pouvoir assumer leurs nouvelles charges. C’est du moins l’argument des exécutifs régionaux. C’est simple et logique, non ?
Pas tant que cela. Prenons quelques exemples…
Soyons naïfs et acceptons cet argument, pour la Bretagne, par exemple. En effectuant le calcul selon les propres critères de la région, “l’ardoise“ laissée à la région par l’Etat, serait de 4,2 millions. Même si cela était vrai, je n’arrive pas à comprendre pourquoi plus de 200 millions supplémentaires ont été prélevés sur les contribuables bretons depuis 2005 ! Le Président du Conseil régional d’Auvergne, utilise les mêmes arguments (pallier “le désengagement de l’Etat“ et “faire face au coût de la décentralisation“) pour justifier une augmentation de près de 140 millions pour les taxes locales et 28 millions pour la TIPP, soit près de 168 millions d’euros supplémentaires prélevés sur les ménages et les entreprises auvergnats. Là encore, la réalité le contredit. Mieux, elle pose une question embarrassante : l’exécution des comptes montre que le coût des nouvelles compétences (charges induites comprises) s’est élevé à 72,2 millions d’euros tandis que, sur la même période, l’Etat a transféré à la Région 74,6 millions d’euros… soit 2,4 millions de plus que les dépenses réellement constatées ! D’où cette question : comment expliquer aux Auvergnats qu’on leur ponctionne 168 millions d’euros pour compenser le manque de transferts de l’Etat, alors que ces mêmes transferts dégagent un excédant de 2,4 millions ? Pour la région Centre, la majorité socialiste estime le coût maximal des transferts à 71 millions, elle compense donc en prélevant… 339 millions de recettes fiscales supplémentaires ! Dernier exemple du “désengagement“ de l’Etat, le Limousin. Et ce cas est particulièrement choquant, puisqu’il touche à l’apprentissage. En 2008, alors que la région se voit verser 23 538 028 €, elle ne dépense que 22 301 114 €. Bonus pour la Région : 1 236 914 € ! Et ce n’est pas tout. Dans ce budget, il a été décidé de réduire la part réservée aux indemnités aux maîtres d’apprentissage, de 500 000 € en 2009. Par souci d’économie ? Pas vraiment. En 2008, la Région avait certes dépensé 6 942 856 €, mais la dotation reçue était de 7 930 429 € ! Etonnant, non ? Pas pour Ségolène Royal qui fait la même chose dans sa région : la région Poitou-Charentes perçoit 97 millions d’euros de l’Etat pour la formation professionnelle, mais n’en dépense que 88. Et ce ne sont que quelques exemples de cette vaste imposture qu’entretiennent les présidents de conseils régionaux pour tenter de masquer la déroute complète de leur politique.