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Disons-le franchement... - Page 77

  • Petite réflexion sur les OGM

    Grand combat des défenseurs de… de quoi d’ailleurs ?
    José Bové défend-il autre choses que ses intérêts personnels ?
    Peu importe, en tout cas je constate avec un certain amusement que les défenseurs des produits “naturels“, les pourfendeurs des OGM, ne s’élèvent pas contre certains produits : leur colère est particulièrement ciblée.

    Voici ce que l’on peut lire sur un site :
    “MARA DES BOIS, une stratégie de marque !
    MARA DES BOIS aujourd'hui reconnue comme le haut de gamme de la fraise, est rentrée dans la liste très limitée et très convoitée des références et particularités gastronomiques françaises au même titre que le champagne, le foie gras... etc.
    Véritable succès commercial, elle continue sa progression avec les confituriers et les industriels de la transformation qui l'ont également retenue pour ses qualités et son nom très porteur. C'est le consommateur qui la demande.
    • MARA DES BOIS CONTINUE DE SÉDUIRE "LA RÉFÉRENCE"
    Seule variété remontante ayant atteint un tel degré de NOTORIÉTÉ, MARA DES BOIS apparaît de plus en plus comme la valeur sûre de l'assortiment variétal.
    • SEGMENTATION STRATÉGIQUE "HAUT DE GAMME" RÉUSSIE
    MARA DES BOIS est aujourd'hui considérée par le consommateur et la filière fraise toute entière comme une fraise haut de gamme "une MARQUE" une référence à tout point de vue qui justifie son différentiel de prix.
    • DES QUALITÉS AGRONOMIQUES CONFIRMÉES
    Parfaitement adaptée à toutes les zones de production et à tous les itinéraires techniques sol et hors sol, MARA DES BOIS se programme pour être présente sur les marchés 6 mois par an.“

    Vous avez bien lu : une stratégie de marque ! Une production programmée…
    Voilà un fruit, apprécié, réclamé… qui pourtant est issu d’une recherche, d’une sélection, de croisement…
    Or, en quoi consiste ce genre de croisement si ce n’est à réunir les qualités de diverses variétés, autrement dit… de les modifier génétiquement !
    Certes, cela se pratique depuis des siècles, mais en y réfléchissant bien, qu’est qui est le plus sûr ? Des croisements, forcément empiriques ou une recherche menées avec soin en laboratoire, entourée de toute les garanties scientifiques ?
    Je ne prétend pas apporter de réponse, mais plutôt ouvrir le débat !

  • Référendum : et maintenant ?

    Les Français ont choisi en leur âme et conscience. Ont-ils réellement voté contre le texte ? En ont-ils bien perçus les enjeux ?
    Espérons néanmoins qu'ils ne seront pas à nouveau déçus.
    Je ne veux pas mélanger les voix de ceux qui ont sincèrement cru faire progresser l’Europe en rejetant le traité avec celles des extrémistes qui n’ont vu là qu’un moyen de se remettre en selle, mais quand on nous dit qu’il va bien falloir tenir compte des aspirations des Français, desquelles parle-t-on ?
    Entre ceux qui reprochaient au texte de reconnaître les droits à l’égalité des minorités et de ne pas prendre en compte les fondements chrétiens de l’Europe, ceux pour qui une Europe forte entraînerait la disparition de la France, ceux qui trouvaient qu’on n’allait pas assez loin dans le domaine social, ceux qui souhaitaient plus de fédéralisme… il y a autant de différences que de contradictions.
    En attendant, ceux qui dénonçaient l’aspect trop social du texte se frottent les mains : c’est la fête dans les milieux financiers de Londres !
    Maintenant attendons de voir : d’ici fin de la semaine doit être conclu l’accord sur le temps de travail. Voilà des semaines que Gérard Larcher, le ministre de l’Emploi se bat, quasi seul contre tous, pour essayer d’imposer une limitation du temps de travail à 48h contre les 65 voulus entre autres par les Anglais. Aura-t-il encore la crédibilité nécessaire pour y arriver ?
    Je connais l’homme : il n’est pas du genre à baisser les bras et il se battra jusqu’au bout. Mais que peut-il faire, seul ?
    La baisse de la TVA pour les restaurateurs devrait également être à l’ordre du jour : comment réagiront les Allemands, principaux opposants au projet ?
    La politique agricole va être rediscutée. Là encore la France a souvent été isolée : quelles en seront les conséquences pour nos agriculteurs ?
    Ce ne sont là que quelques-unes des questions que je me pose aujourd’hui, et j’avoue être assez pessimiste. Mais je ne demande qu’à être démenti et je serais vraiment heureux de me tromper.
    Mais pour le reste, je regrette qu’on ait laissé passer une occasion de rendre cette Europe, à laquelle je reste malgré tout très attaché, plus démocratique et de rendre aux politiques le pouvoir confisqué par la bureaucratie bruxelloise.

  • Constitution européenne : revenir aux vrais enjeux

    Voici un extrait d'un texte rédigé par celui qui, en France, connait le mieux le traité. Le sénateur Hubert Haenel, président de la délégation pour l'Union Européenne, a non seulement été l'un des membres de la convention, mais il a également participer à la rédaction de la Charte des Droits fondamentaux.

    Il faut toujours revenir à la question à laquelle, le 29 mai, les Françaises et les Français devront répondre par “oui“ ou par “non“ : “Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l’Europe“.
    C’est à cette question et à elle seule qu’il faudra répondre. Et il n’y aura qu’un seul tour.
    La question ainsi posée aux Français est toute simple : voulons-nous donner à l’Europe les moyens dont elle a besoin pour défendre ses valeurs, son identité, ses intérêts, son influence dans le monde ?
    Avec le traité constitutionnel, nous construisons une Europe plus indépendante, plus forte, une Europe qui puisse défendre son mode de vie, sa place dans le monde.
    En disant oui au traité constitutionnel, nous répondons à la vocation que le Général de Gaulle assignait à l’Europe en 1964 : « Une Europe européenne signifie qu’elle existe par elle-même, autrement dit qu’au milieu du monde, elle ait sa propre politique ».
    C’est-à-dire qu’il faut complètement écarter du débat les considérations de politique intérieure.
    Il ne s’agit pas de dire oui ou non au Président de la République, à son Premier Ministre, à son gouvernement, à Laurent Fabius, à Jean-Marie Le Pen, à Marie-Georges Buffet, à Philippe de Villiers.
    Il faut toujours garder à l’esprit que nous sommes devant un texte bien spécifique.
    Le traité constitutionnel a ceci de nouveau et d’original qu’il n’a pas été préparé par des gouvernements. Il a été élaboré par une enceinte, la Convention, où les représentants des gouvernements étaient présents, certes, mais très minoritaires ; la grande majorité de la Convention, c’étaient des représentants des parlements (parlements nationaux et Parlement Européen) et ce sont eux qui ont joué le rôle décisif au moment du compromis final. La Conférence intergouvernementale qui a suivi a repris, pour l’essentiel, les résultats des travaux de la Convention ? La Constitution Européenne n’est donc pas née de tractations entre les gouvernements : elle est d’abord l’expression de la démocratie parlementaire européenne.
    Et la Constitution – faut-il le répéter ? – n’est ni de droite, ni de gauche. La Convention, qui statuait par consensus, était partagée à peu près pour moitié entre “gauche“ et “droite“. La Conférence intergouvernementale, qui s’est prononcée à l’unanimité, comprenait des gouvernements de gauche comme de droite. Le nouveau traité, en réalité, traduit la communauté de vues de 25 pays.
    Il n’y a donc aucun sens à faire intervenir des considérations de politique intérieure. On est dans la politique européenne, point final. Et la Constitution exprime ce en quoi les 25 pays membres sont d’accord.
    C’est pourquoi la position de ceux qui se réclament d’un NON qui serait “pro-européen“ me laisse perplexe. Etre pour le NON quand on est souverainiste est une attitude cohérente et naturelle. Etre pour le NON tout en se réclamant de la construction européenne me paraït être une fuite hors de la réalité. L’Europe n’est pas la France en plus grand. C’est un ensemble de 25 pays, et bientôt plus, chacun avec son histoire, sa vie politique, sa situation économique, ses problèmes prioritaires. Etre Européen, c’est accepter que la France soit une des composantes de cet ensemble où les autres ont, autant que nous, le droit de défendre leurs intérêts et leur vision des choses. La Constitution européenne, qui est le résultat d’un patient travail d’élaboration de plus de deux ans, est l’expression de la volonté partagée des 25 membres. Voudrait-on repartir de zéro que l’on arriverait, dans le meilleur des cas, à un résultat inférieur, si ce n’est à un échec. Croire que le NON permettrait d’obtenir un texte allant plus loin dans l’intégration, c’est tout simplement une vue de l’esprit.