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Disons-le franchement... - Page 78

  • Europe... encore !

    Si le NON l'emportait dimanche, je serais réellement déçu.
    Qu'auront nous gagné ?
    La bureaucratie bruxelloise sera toujours là, nous aurons perdu l'occasion de la freiner dans ses élans règlementaires.
    La Commission en ressortirait renforcée avec 1 commissaire par pays (25 aujourd'hui, 28 dans 3 ans) alors que le traité limite ce nombre.
    Le traité permet de fixer ses domaines de compétence : ils resteront toujours aussi flous.
    Le soi-disant aspect libéral que dénoncent certains serait toujours bien présent (il est compris dans la partie 3 du traité, c'est à dire l'existant qui continuera à être appliqué).
    L'unanimité restera la règle au Conseil : un pays comme Malte (400 0000 habitants) pourra bloquer toute décision qui ne lui conviendrait pas.
    La voie de la France sera moins forte (9% des voix contre 13 en cas d'adoption du traité)
    Les quelques avancée sociales arrachées à nos partenaires seront balayées et (mais ce n'est là que mon avis, même s'il est partagé par la plupart de ceux qui ont participé aux négociations) enterrées pour longtemps.

    Donc mon choix est clair : entre faire un pas (même un petit) en avant ou rester sur place, il n'y a pas photo.

    J'espère simplement qu'à l'issue de cette consultation, et quel qu'en soit le résultat, les médias s'interesseront un peu plus à l'Europe.
    Encore une fois (je sais que je me repète) je ne comprends pas pourquoi on ouvre le journal de 20 h avec la visite du président afghan Hamid Karzaï à Washington et que l'on passe sous silence son intervention devant le Parlement Européen à Strasbourg. Pour nous français était-il plus important de le voir remercier le président Bush pour l'intervention américaine ou de l'entendre dire : "Nous sommes venus essentiellement pour remercier l'Europe de l'aide qu'elle nous a apportée".

    S, comme je l'espère, le OUI l'emporte, le combat ne sera pas terminée : nous devrons exiger de nos élus nationaux qu'ils exercent pleinement leur nouveau pouvoir de contrôle sur les futures lois européennes pour que l'on entende plus jamais :“c'est la faute de l'Europe". Avec ce traité, cette excuse ne pourra plus être admise !

    Ceux qui rèvent d'une Europe ultra-libérale, qui veulent nous imposer les 65 heures hedbomadaires, qui veulent casser la PAC, et j'en passe… se frottent déjà les mains. Ne leur faisons pas ce plaisir !
    Le OUI sera une cinglante défaite pour eux.

  • Le plan B

    Certains tenants du NON pensent qu’en refusant le traité, cela obligerait les 25 à renégocier.

    Renégocier ? Avec qui ?

    Le Royaume-Uni qui juge ce traité trop social ? Aujourd’hui la France se bat pour essayer d’imposer une limitation du temps de travail à 48 heures. Le Royaume -Uni campe sur ses positions : il n’est pas question de descendre sous 65 heures !
    L’Espagne et la Pologne qui, par rapport au traité de Nice, sont perdantes en nombre de voix ?
    Les pays nordiques, qui pourraient profiter d’un affaiblissement de la France pour remettre en cause une politique agricole qu’ils n’ont jamais vraiment acceptés ?
    Les textes faisant référence aux services publics ont été adoptés in extremis le dernier soir à 21h, grâce au soutien des représentants allemands. Les différents élus allemands que j’ai rencontré au cours de cette campagne ne comprennent pas l’attitude des Français : si le NON devait l’emporter, ce serait la première fois que nos deux pays seraient divisés depuis la création de l’Union ! Or, n’oublions jamais que cette alliance, jusque-là solide, était a priori contre nature : l’Allemagne a, tout au long de son histoire, été tournée vers ses voisins de l’Est, la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie…Ce lien a été rompu par le Rideau de Fer, cet obstacle n’existe plus ! Si la France, qui est de toute évidence le pays qui a obtenu le plus de concessions de la part de ses partenaires, et cela grâce au soutient de l’Allemagne, devait rejeter le traité, cela compromettrait durablement nos relations. En effet, comment nos voisins d’outre-Rhin pourraient-ils encore nous accorder leur confiance ?

    Concernant ces services publics, n’oublions pas que nous parlons ici de l’Europe dans sa diversité et non pas d’une France étendue. Concernant le terme de “service d’intérêt général“ il est tout simplement la traduction la plus fidèles du terme employé dans les autres langues : toute l’Europe ne parle pas français ! Enfin, ce qui est un service public dans l’un des pays ne l’est pas forcément dans un autre : le système français n’est pas applicable à tous. Doit-il l’être ? Nos services publiques sont-ils vraiment si performants ?

    Le SMIC européen que réclame certains ? Cette proposition démontre une totale méconnaissance du système de fonctionnement des autres pays. Plusieurs d’entre eux, dont l’Allemagne, n’ont pas de SMIC, mais négocient les salaires branche par branche. Pour ces pays, on transformerait profondément les modalités de fixation des salaires en introduisant les pouvoirs publics dans une négociation jusque-là paritaire. Quel serait l’avantage ?
    A l’est de l’Europe, les bas salaires se situent entre 200 et 300 euros par mois. Si l’on fixait un SMIC au niveau français, l’économie balbutiante de ces pays ne s’en relèverait. Si, au contraire, on définissait un SMIC moyen (qui de fait serait largement inférieur au SMIC français), comment réagiraient les salariés français ? Regardons un peu en arrière : rappelez-vous ldu niveau de vie de l’Espagne lors de l’adhésion de ce pays, regardez ce qu’il est aujourd’hui.

    Enfin, l’harmonisation fiscale proposée par la France, rencontre au veto quasi général des autres pays. Là encore, laissons le temps au temps !

  • Quand l'intolérance tient lieu de débat !

    Que l'on soit pour ou contre la constitution, l'essentiel à mes yeux est de baser son vote sur une vraie réflexion, en fonction de sa sensibilité et de ses convictions. Même si je suis en total désaccord avec les partisans du Non, je ne peux que respecter leur choix, celui-ci étant étayé par des arguments qui, à leurs yeux, justifient cette position.

    Ce qui est inadmissible, c'est une certaine attitude qui relève plus du terrorisme intellectuel que du débat. A cet égard, un soi-disant "débat", organisé dans la région, a été une véritable imposture. Ce devait être un débat contradictoire entre partisans du oui et du non. Ce ne fut en fin de compte qu'une violente diatribe anti-constitution. Encore une fois, je peux admettre que l'on soit contre, mais j'attends alors que l'on me donne des arguments solides. Or, quand un député européen, donc quelqu'un qui devrait parfaitement connaître le sujet, base son discours sur des mensonges (le mot n'est pas trop fort : la plupart des arguments avancés étaient en contradiction flagrante avec le texte de la constitution), il est permis de se poser des questions. Quand les contradicteurs, pourtant invités par les organisateurs, se voient réduit leur temps de parole à 3 mn (contre 20 pour les tenants du non), quand quelqu'un se fait conspuer alors qu'il ne fait que lire un extrait de la constitution, il est permis de se demander si celle-ci intéresse réellement les organisateurs du débat. Qu'importe, ils auront rempli leur mission en confortant les participants dans leurs certitudes. Y en aura-t-il un seul qui aura le réflexe de lire la Constitution afin de se faire sa propre opinion ?

    Si ce débat avait été officiellement présenté comme un meeting des partisans du Non, personne n'aurait trouvé à y redire : le choix est respectable. Ce qui, par contre, est méprisable c'est d'avoir fait croire qu'il s'agissait d'un véritable débat permettant de confronter les points de vue.

    Quand nous organisons une réunion, elle est annoncée sans ambiguïté comme un meeting de soutien au Oui.L'entrée est libre, chacun peut poser sa question. Et si un partisan du Non souhaite s'exprimer, il est libre de la faire. C'est ainsi que je conçois le débat démocratique.

    Je ne peux donc qu'encourager chacun d'entre vous à se faire sa propre opinion et ensuite, qu'il soit pour ou contre, d'aller voter en toute connaissance de cause et non sur la foi d'on-dit.