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  • Petite perfidie

    Une petite perfidie, comme je les adore… à destination de tous ceux qui se sont répandus à longueur de blogs et de forums pour contester le chiffre de participation au meeting de Villepinte.
    Je ne fais que reproduire les propos de la journaliste belge,Charline Vanhoenacker, correspondante étrangère à Paris pour la RTBF :

    « Finis les dimanches ennuyeux, la campagne présidentielle a commencé. L’époque où l’on troque le repas de famille ou le ciné de l’après-midi contre une journée dans un hangar de Pétaouchnok pour suivre un meeting. Le premier big one, celui de François Hollande, a réuni au Bourget 10.000 militants selon l’AFP et 25.000 selon le PS. J’ai tout de même peine à croire qu’il y avait le double de spectateurs qu’à Forest national, mon mètre étalon : je plaide pour 12.000 personnes tout au plus. »

    « Villepinte était un meeting tellement gigantesque, que je n’ai presque pas pu voir mes collègues. »

     

    Et en bonus, une petite vidéo des coulisses de “Parole de candidat". Je sais, c'est une vidéo maison, donc pas vraiment objective. Et alors ?

  • Retournement de situation ?

    Jour après jour, la campagne électorale vire à la campagne de dénigrement. Les coups bas et les attaques pleuvent : est-ce un signe de fébrilité chez ceux qui n'ont rien d'autre à opposer que leur haine ?

    Passons rapidement sur la stupide guerre des chiffres lancée après le meeting de Villepinte et référons-nous au Parisien, visiblement le seul journal qui ait pris la peine de s’informer :“Du côté, de l’organisation du parc des expositions, on estime la capacité de la salle à 45 000 places“. Si l’on ajoute la foule qui se pressait dans les allées, toutes celles et ceux massés sur les marches des tribunes ainsi que ceux qui suivaient les discours sur écrans dans la seconde salle qui avait dû être ouverte, nous ne sommes pas loin des chiffres annoncés et, de toutes façons, largement au-dessus des 25 000 participants revendiqués par le Parti Socialiste (chiffre que personne n’a contesté). Pour en finir j'ajouterais que les chiffres cumulés des différents transporteurs donnent près de 50 000 personnes transportées par les moyens mis en place par l'UMP. Il n'y a, évidemment aucun moyen de savoir combien se sont déplacés par leur propre moyen d'autant plus que le covoiturage avait été fortement conseillé.

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    Ce qui m’a particulièrement frappé, c’est la moyenne d’âge relativement basse des participants. Nettement plus basse que lors de tous les autres meetings auxquels j’ai participé. Et pas que des participants : tous les postes généralement tenus par de “vieux grognards“ (accueil, organisation…) l’étaient par de jeunes (voire très jeunes) militants !

    Surprenant (mais l’est-ce vraiment ?), le choix des journalistes pour leurs interviews !
    Faute d’avoir pu trouver une place assise, j’étais debout à côté de l’une des tribunes lorsque j’ai vu arriver une équipe de reportage. Après s’être frayée un chemin à travers un groupe de jeunes militants enthousiastes, elle s’arrête devant le groupe installé juste à côté de moi (une partie de la délégation alsacienne). Au premier rang, les plus âgés, ceux auxquels avaient été cédées les place en bord d’allée pour leur éviter de monter les marches. Et qui croyez-vous fut choisi pour l’interview ? Celle qui visiblement semblait être la doyenne du groupe ! Et, bien entendu, le seul plan (un peu) large se limitait aux deux premiers rangs de cette tribune. Dès fois qu’on aurait pu voir le groupe de lycéens, particulièrement déchaînés, debout sur leurs chaises et agitant leurs drapeaux… Ce n’est pas cette image qu’il convenait de donner d’un rassemblement qui, de toute évidence, ne pouvait rassembler que des “vieux“ !
    J’aurais peut-être trouvé cette manipulation amusante si le cas (en tous points identique) ne s’était reproduit, avec une autre équipe et quelques minutes plus tard, dans la tribune voisine !
    “Le Monde“ semble avoir suivit la même ligne lorsqu’il cite des propos de militants en prenant soin de préciser : Hélène B., 65 ans, retraitée. Patrick M., 61 ans, retraité ou Irène, retraitée de la mairie de Paris… Trois retraités sur les six personnes dont les propos sont rapportés (les autres ayant 47, 43 et, quand même, 31 ans). Idem pour les reportages photos. Je ne peux pas juger des photos du meeting de François Hollande, mais pour celles de la réunion de Villepinte, elles ne sont en rien représentatives voire même caricaturales. Cela dit, on ne peut en faire grief au Monde qui a depuis longtemps choisi son camp.

    Mais tout cela est symptomatique d’une campagne qui prend une tournure étrange : jusqu’à présent, seuls les sarkozystes les plus convaincus semblaient sûr de leur victoire (personnellement, je n’ai jamais envisagé une défaite), la gauche, quand a elle, se voyait déjà au pouvoir.
    Aujourd’hui, l’espoir a nettement changé de camp et la droite prend peu à peu conscience que, non seulement rien n’est joué, mais que la victoire commence à se dessiner.
    Le PS, par contre, sent le vent tourner, de nombreux indices le démontrent : sur les forums ont refleurir les fameux articles “à diffuser largement“ alignant les mensonges les plus grossiers (je viens encore d’en démonter quelques-uns), les attaques personnelles visant à décrédibiliser le chef de l’Etat…
    Je gage que dans les jours qui viennent, nous verrons ressortir le serpent de mer du financement de la campagne électorale d’Edouard Balladur et l’attentat de Karachi : avec le concours des médias, toujours avides de scoops (même fabriqués) il sera ainsi possible de jeter une ombre sur l’intervention française en Lybie et le rôle déterminant joué par le Président de la République. Et il se trouvera bien quelque obscur politicien étranger (que l’on nous présentera comme un dirigeant de premier plan ou un expert dans son pays) pour venir affirmer, la main sur le coeur, que le rôle de Nicolas Sarkozy a été secondaire dans la résolution de la crise financière ou de la crise grecque.
    Je m’étonne d’ailleurs que la presse britannique “amie“ (“The Independent“ ou “The Gardian“) n’ait pas encore apporté sa contribution à ces opérations de sape : la réputation de sérieux dont jouit cette presse chez nous masque celle qu’elle a outre-Manche, où ceux que l’on appelle chez nous “la gauche caviar“ sont qualifiés de “lecteurs du Guardian“ !

    Reste une question à laquelle personne ne peut répondre : ces opérations porteront-elles leurs fruits ? Bien sûr, les médias seront là pour aider à répandre toutes ces rumeurs, mais peuvent-elles encore toucher les électeurs ? Les opérations de tractage réalisées sur des marchés de différentes régions ce week-end ont réservé d’agréables surprises. Loin de toute manifestation d’hostilité, ni même d’indifférence, nos militants ont reçu un accueil que les résultats des sondages ne leur laissaient même pas imaginer. A croire que, non seulement, “le peuple“ ne veut pas “la peau“ de Nicolas Sarkozy, comme se plaisent à le souligner à longueur de colonnes, de forums et de tweets, les ayatollahs gauchissants mais qu’il s’apprête à donner un cinglant démenti aux sondages.
    Et comme les premiers frémissements ne devraient pas tarder à se faire sentir, les prochaines rumeurs vont certainement faire la une avant la fin de la semaine. Rumeurs que les zélateurs hollandistes se feront un devoir de répandre sur le net.

    Mais la dynamique est enclenchée !
    Confirmera-t-elle ce que certains analystes avaient annoncé, il y a quelques mois, à savoir un second tour très différent de ce que laisse entendre les sondages ? Rien ne permet de l’affirmer avec certitude. Ce qui est certain, c’est que cette campagne atypique nous réservera encore quelques grosses surprises. Mais, pour le moment, elle est loin d’être terminée et un retournement de situation est toujours possible.

  • Maîtriser la communication

    Pour une fois, je vais coiffer ma casquette professionnelle, celle du “communiquant“ fort de ses vingt-sept ans d’expérience en publicité (et même trente-cinq si l’on compte les études et les stages), avec une formation complémentaire en communication politique. Et le jugement du professionnel est sans appel : dans cette campagne présidentielle, la communication, de part et d’autre, est d’une affligeante nullité !

    Alors que chaque camp semble être conscient de cet état de fait et le déplorer, aucun ne prend la responsabilité d’y remédier, préférant surenchérir dans l’attaque. Et sur ce plan, chacun fait donner l’artillerie lourde (une ex-future-candidate n’a-t-elle pas parlé de “bombe atomique“ ?).

    Je fréquente de nombreux forums, et là ce ne sont qu’invectives et injures…
    C’est, évidemment, inévitable sur ce genre de média et je suis donc loin d’être surpris, mais ce qui est nouveau c’est l’absence quasi-totale de toute argumentation. Même lors des échanges, parfois très vifs, qu’avait suscitée la campagne pour l’adoption du traité européen (la première vraiment relayée sur le net) l’argument l’emportait sur l’injure.
    Et je ne parle même pas de ces longues litanies qui fleurissent sur des blogs (toujours accompagnées d’un “A faire largement circuler“) qui ne font que véhiculer des contre-vérités manifestes ou de vagues rumeurs… J’ai eu l’occasion, il y a quelques jours, d’en démonter une, point par point, chiffres et sources à l’appui, cela m’a valu une réponse aussi courte que significative : « Je suis sûr de ce que je dis, je l’ai lu sur le net » ! Que répondre à cela ? Soit dit en passant, j’ai trouvé l’origine de ce texte précis (à diffuser largement), un blog de militant, qui, évidemment, ne renvoyait à aucune source justifiant ses (fausses) affirmations. Et pour cause !

    Le plus grave est que ce climat délétère au sommet s’amplifie pour devenir franchement nauséabond à la base. La souhaitable sérénité du débat républicain semble relever d’une douce utopie. Mais tout cela repose sur un manque criant de “vraie“ communication  au cours des cinq dernières années. Et là aussi, de part en d’autre.
    A droite, une absence de communication sur la politique gouvernementale, l’ouverture, les réformes… a peu à peu créé un fossé entre le militant de base et le gouvernement, le premier (ancré dans ses vieux schémas) ne comprenant pas l’action du second.
    A gauche, une communication “écran de fumée“ basée sur une personnalisation excessive et des attaques violentes, masquait le désarroi face à l’impossibilité d’offrir des réelles solutions alternatives et l’incompréhension des transformation profondes que vivaient notre société.

    Proposition, contre-proposition. Cela semble pourtant simple. Trop, sans doute.
    Je ne jette pas la pierre à mes confrères, il n’est pas évident d’être partie prenante (ce qui est souvent le cas) et d’avoir, en même temps, le recul indispensable. Ce l’est encore moins lorsque l’on est immergé dans un milieu politico-médiatique lui-même déconnecté du terrain.

    Mais il n’est peut-être pas encore trop tard pour réagir, malgré un frein de taille, Twitter. Cela n’a l’air de rien, mais essayez d’argumenter quand vous ne disposez que de 140 signes !

    Reste une question de forme : plutôt que de dénoncer un mensonge, démontrer en quoi une proposition est inapplicable et, surtout, proposer une alternative… crédible !
    Reconnaissons que certains s’y emploient, mais cela reste trop confidentiel et n’est guère accessible que pour un internaute confirmé et qui souhaite trouver cette information. Autant dire, quelqu’un de déjà acquis à la cause.
    Le militant de base, lui, ne fait pas cet effort. L’information, il faut la lui mettre sous le nez ! Et, inlassablement, enfoncer le clou…
    Inutile de préciser que si tant d’efforts sont nécessaires pour informer le militant (théoriquement plus réceptif), la tâche est encore plus difficile lorsqu’il s’agit de l’électeur moyen, désabusé et à la limite de la “politicophobie“.

    Qu’elle est alors la solution ?
    Une communication de crise basique !
    Celle-ci demande une certaine lucidité puisqu’elle implique également d’assumer une part d’erreurs ou d’échecs, mais c’est la seule encore capable de redonner confiance.

    Le premier qui l’aura compris aura fait un grand pas vers la victoire.