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Disons-le franchement... - Page 8

  • Contradiction

    Aujourd’hui, l’Assemblée Nationale va adopter, en première lecture, l’ouverture du mariage aux couples de même sexe.
    C’est avec intérêt que je suivrai la deuxième étape, le débat au Sénat, car là, la donne sera différente : un argument des opposants à cette loi, l’hypothétique accès à l’AMP et à la GPA ne pourra être utilisé de la même manière qu’à l’Assemblée.

    Petit rappel. Le 27 janvier 2010, à l’initiative d’Alain Milon, sénateur UMP du Vaucluse, était déposée une proposition de loi tendant à autoriser et encadrer la gestation pour autrui. Une proposition de loi co-signée par Nicolas About (Union Centriste - Yvelines), Joël Bourdin (UMP - Eure), Brigitte Bout (UMP - Pas-de-Calais), Jean-Claude Carle (UMP - Haute-Savoie), Gérard César (UMP - Gironde), Jean-Pierre Chauveau (UMP - Sarthe), Muguette Dini (Union Centriste - Rhône), Sylvie Goy-Chavent (Union Centriste - Ain), Charles Guené (UMP - Haute-Marne), Jean-Marc Juilhard (UMP - Puy-de-Dôme), Fabienne Keller (UMP - Bas-Rhin), Marc Laménie (UMP - Ardennes), Jean-François Le Grand (Non inscrit - Manche), Jean-François Mayet (UMP - Indre), Jackie Pierre (UMP - Vosges), Catherine Procaccia (UMP - Val-de-Marne), Bernard Saugey (UMP - Isère), Catherine Troendlé (UMP - Haut-Rhin) et François Trucy UMP - Var).

    Et l’intérêt sera d’autant plus grand que l’une des co-signataires, Catherine Troendlé, est également présidente de la fédération UMP du Haut-Rhin. Comment gérera-t-elle cette contradiction entre sa position et celle, officielle, du parti qui s’oppose à toute forme de légalisation de la GPA ?

  • Encore un sondage !

    Et revoici l’éternel problème de l’interprétation des sondages !

    Le dernier en date, sur le mariage des personnes de même sexe concerne les maires. Il a été réalisé par l’Ifop pour l’association “Maires pour l’enfance“ du 29 janvier au 4 février.
    Les premiers échos des médias font état du résultat principal, à savoir à la question : « Le parlement va examiner le projet de loi du gouvernement ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels. Vous personnellement êtes-vous favorable ou défavorable à ce projet de loi ? », les maires interrogés ont répondu par “défavorable” à 52%. Pour être tout à fait précis, le résultat complet, pour cette question, est :
    Tout à fait favorable : 19%
    Plutôt favorable 28%
    Plutôt défavorable 23%
    Tout à fait défavorable 29%.

    Pour les opposants au projet de loi, la cause est entendu : les maires français y sont opposés. Mais, comme toujours lorsqu’il s’agit de sondage, rien n’est aussi évident qu’il y paraît à première vue !
    L’Ifop est un institut de sondage sérieux, ses études se font sur la base d’échantillons représentatifs de la population concernée. Et là, une première question se pose : les maires français, pris dans leur globalité, sont-ils représentatifs de la populations française ?
    Oui, si l’on considère qu’ils en sont les élus, donc les représentants. Mais représentant ne veut pas dire représentatif !
    Quelques chiffres suffisent à comprendre la situation :
    les femmes représentent 52% de la population, mais seulement 14% des maires.
    Les plus de 60 sont 30% des français de plus de 18 ans, mais 40% des maires.
    Et les moins de 40 ans, 64% de la population, ne représentent que 4% des maires !

    Des chiffres qui expliquent pas mal de choses si on les compare à ceux des sondages effectués auprès de l’ensemble de la population :
    les moins de 35 sont favorables au mariage à 78%
    es 35-49 ans à 68%, les 50-64 ans à 58%
    les 65 ans et plus y sont opposés à 54%.

    Lorsque l’on regarde les chiffres par tranche d’âge chez les maires, on constate que :
    les moins de 55 ans y sont favorables à 63%,
    les 55-64 ans y sont opposés à 52%
    et les 65 ans et plus, opposés à 67%.

    Si l’on tient compte des différences de tranches d’âge, nous sommes donc, à peu près, dans les mêmes valeurs sauf chez les plus de 65 ans.

    En clair, individuellement, les maires sont dans la moyenne de la population.
    Individuellement ! Car avec la sur-représentation de la tranche d’âge la plus opposée au projet de loi et la considérable sous-représentation des ceux qui y sont le plus favorables, le résultat global bascule inévitablement.

    Au final, un sondage qui n'apporte rien de nouveau, avec des résultats largement prévisibles.

  • Armée mexicaine

    Avoir, au sein des partis d’opposition, des personnalités “spécialisées“ intervenant sur des sujets précis, m’a toujours semblé être une bonne solution, sans aller jusqu’au principe de “shadow cabinet” britannique.

    Plutôt que de mettre en avant une petite poignée de responsables “multi-tâches”, toujours les mêmes, cela permet d’aller plus au fond des choses et de faire émerger de nouveaux talents. Le principes des secrétaires nationaux thématiques, mis en place par l’UMP, répondait à cette préoccupation. Sauf que, contrairement à leurs homologues allemands (il existe, au sein de la CDU des porte-paroles thématiques qui interviennent très régulièrement, tant au parlement que dans les médias), on ne les voyait guère.

    Or, hier, en découvrant le nouvel organigramme de l’UMP, j’ai été frappé par le nombre de ces secrétaires nationaux : 221 ! Non, ce n’est pas une faute de frappe, ils sont bien 221…
    Ce ne sont pas leurs compétences qui sont en cause, certains d’entre-eux sont de vrais spécialistes de leur secteur, je n’en veux pour exemple que quelques-uns que je connais personnellement comme Jean Rottner, médecin urgentiste, ancien chef du service des urgences de l’hôpital de Mulhouse et Secrétaire national en charge de la médecine d’urgence et des secours à personnes ou Yves Bur, l’un des plus fins connaisseurs du sujet, Secrétaire national en charge des Comptes sociaux.
    Ce qui est en cause, c’est la trop grande fragmentation des secteurs et une logique qui, parfois, m’échappe : pourquoi un Secrétaire national en charge de l’Insertion des personnes en situation de Handicap et un Secrétaire national en charge du Handicap ?
    Etait-il vraiment indispensable de confier à trois personnes différentes “sport”,  “sport amateur” et “sport professionnel et de haut niveau” ?
    On peut aussi s’interroger sur l’utilité d’un Secrétaire national en charge de la Lutte contre la fraude sociale.

    Devant cette pléthore se croirait presque dans une administration ! Et s’il n’y avait que cela…

    Ceux qui, il y a quelques mois, se posaient en donneurs de leçons pour critiquer le nombre trop important de ministres (ce en quoi ils n’avaient pas tout à fait tort) auraient du y regarder à deux fois en composant leur “gouvernement interne“ : un président, un vice-président délégué, cinq vice-présidents, une secrétaire générale, une secrétaire générale déléguée, un secrétaire général adjoint, un délégué général au projet et ses deux délégué généraux adjoints, deux délégués généraux aux élections, deux délégués généraux aux fédérations, deux délégués généraux à la formation, deux délégués généraux aux fédérations professionnelles et deux délégués généraux à l’animation auxquels s’ajoutent le président du conseil national et la trésorière nationale (qui est également délégué générale adjointe aux fédérations) cela fait une équipe dirigeante de 25 membres épaulée par 52 conseillers politiques (enfin, pas tout à fait, puisque 8 membres de l’exécutif sont également conseillers : on cherche la logique…).

    Au total, nous avons un “collectif” de 281 personnes se partageant 299 postes. Pour quel résultat ? Cette armée mexicaine laisse planer de gros doutes sur son efficacité future…